Saturday, March 04, 2006

Le Moyen français

Avant le XIIème siècle, rien, ou presque n'avait été écrit en langue vulgaire, c'est-à-dire commune. Avec l'extension progressive de la langue d'oïl, du nord, aux dépens de la langue d'oc, au sud, se développe une littérature en français à côté du latin, langue officielle du savoir en Europe. On fait remonter le premier texte français (en langue d'oïl) à 842 : c'est celui des Serments de Strasbourg, signé par deux petits-fils de Charlemagne.

La création littéraire a dû d'abord emprunter la voie de l'oralité. La plupart des oeuvres parvenaient en effet au public par transmission orale. Elles faisaient l'objet de remaniements incessants, tantôt de la part de l'interprète, le jongleur, sorte d'homme-orchestre qui se produit dans les châteaux et sur les places publiques, tantôt de la part du copiste. Ce sont parfois les intellectuels du Moyen Âge, les clercs, hommes d'Église lettrés, qui se font collaborateurs des grands seigneurs pour leur offrir des divertissements plus raffinés. Chrétien de Troyes en est sans doute le plus éminent représentant.

Par la suite, et avant l'invention de l'imprimerie au XVème siècle par Gutenberg (1470), la transmission des textes se fait par des manuscrits, reproduits et illustrés à la main (les enluminures) par des moines copistes. Leur diffusion, très limitée, est aussi restreinte par un analphabétisme généralisé. Le savoir est dispensé par les Religieux.

Les grands genres littéraires

a) la chanson de geste

Héritée des épopées antiques, elle illustre et souvent idéalise la société féodale, dont elle célèbre et met en scène les exploits (le mot gesta désigne en latin les hauts faits accomplis). Une centaine de chansons de geste ont été écrites entre le IXème et le XIIIème siècles, récitées par les trouvères et les troubadours et souvent groupées par cycles : la Geste du roi (Charlemagne), la chanson de Roland et le couronnement de Louis. Les héros sont les chevaliers, en guerre, en tournoi, en croisade, obéissant à un code de l'honneur qui valorise la "prouesse" (fait d'arme), la "largesse" (générosité), le courage, le sens du sacrifice. La chanson de geste exalte un idéal qui constitue une référence morale.

b) la littérature courtoise : les premiers romans

À partir du XIIème siècle, le terme "roman" désigne une oeuvre composée en français. Peu à peu, le terme désigne un genre : un récit écrit en octosyllabes à rimes plates, forme narrative traditionnelle qui s'oppose au décasyllabe et à l'assonance de la chanson de geste par sa brièveté et sa vivacité.
Cette littérature met en scène des personnages héroïques dans un contexte de vie amoureuse régie par un code très strict. Trois types de sujets ont été utilisés : la cour de France (sujets épiques), Rome (sujets antiques) et la cour de Bretagne, (la cour légendaire du roi Arthur). C'est là que se situe l'histoire de Tristan et Iseut, symbole de l'amour éternel. Très imprégnée de sentiment religieux, la littérature courtoise correspond à un idéal moral et s'interroge sur le sens de la vie humaine.

c) la littérature populaire et bourgeoise

Les fabliaux, à partir du XIIème siècle, rapportent, sous forme de petits récits à morale, des situations comiques ou franchement grossières, qui comportent parfois une leçon de morale.
Le Roman de Renart, lui, utilise les animaux pour critiquer les hommes : c'est une véritable parodie de l'univers épique et courtois, en 100 000 vers !
Enfin les farces, à vocation comique et morale, et les mystères, pièces de théâtre d'inspiration religieuse, rendent le théâtre vraiment populaire à partir des XIVème et XVème siècles. Vers 1460 est représenté un chef d'œuvre théâtral : La farce de Maître Pathelin. d'auteur inconnu.

d) la poésie lyrique

Elle apparaît au XIIème siècle, avec les troubadours, qui créent un mode d'expression raffiné de la thématique amoureuse. Puis elle se développe dans des formes fixes, surtout aux XIVme et XVme siècles, avec en particulier de nombreux rondeaux et ballades. François Villon est le plus célèbre des poètes de cette époque.

e) Les chroniques historiques

Ce sont les premières oeuvres rédigées en prose française ; elles relatent des événements auxquels les auteurs ont eux-mêmes participé. Certes, on est encore loin des méthodes d'investigation historique modernes et le sens critique fait parfois défaut aux auteurs, surtout soucieux de composer des récits, mais ces oeuvres constituent de vivants témoignages des époques décrites. Quelques noms : Joinville, Froissart ou encore Commynes.

Conclusion

Le moyen âge est une période très riche sur les plans artistique et littéraire. Mais il faudra attendre le XIXème siècle pour que cette époque soit redécouverte par les Romantiques et qu'elle reprenne ainsi une place authentique dans l'histoire de la littérature française.
Origine du document

La littérature du Moyen Âge s'exprime d'abord en vers. La prose est rare et n'apparaîtra qu'assez tard. La littérature chantée est en vers, la littérature écrite est en latin.
Les types de littérature en vers sont:
1. l'Épopée
2. le Roman
3. les premières Chroniques
4. les Fabliaux
5. les Satires
6. le Drame primitif

La poésie du Moyen Âge est chantée, notamment par les Jongleurs. L'épopée est un bel exemple de cet art littéraire chanté, par exemple la Chanson de Roland
Victor Hugo* a défini l'épopée comme"l'histoire écoulée aux portes de la légende." L'épopée raconte les exploits légendaires de la guerre, les hauts faits des familles aristocratiques ou encore les événements contemporains.

Le Roman du Moyen Âge se sépare en trois grandes catégories :

1.les Romans antiques - Caractère commun à tous ces romans (déformation de l'antiquité); les principaux romans de cette catégorie sont: le Roman de Thèbes (écrit vers 1150), le Roman de Troie (écrit vers 1160), d'Enéas (écrit vers 1170), de Jules César (écrit au début du XIIIème siècle), d'Alexandre (commencé au XIIème siècle), Piramus (écrit au XIIème siècle)

2. les Romans bretons- Sources des romans bretons (la Légende d'Arthur); Caractère général (l'Amour courtois); les principaux romans de cette catégorie : Tristan et Yseult (raconté vers 1170 et vers 1190), les Lais de Marie de France (écrits vers XIIème siècle), les romans de Chrétien de Troyes entre 1160 et 1175 (Cligès, Erec et Enide, le Chevalier à la Charette, Perceval, le Chevalier au Lion), les romans en prose de Robert de Boron*.

3. les Romans idylliques et d'aventures - Principaux romans idylliques : Floire et Blanchefleur , l'Escouffe (XIIème siècle), Aucassin et Nicolette (XIIIème siècle), Galeran de Bretagne (XIIIème siècle).

Le lyrisme est une expression rythmée des sentiments personnels.

Le lyrisme médiéval ne se sépare pas de la musique. La popularité du lyrisme concerne surtout les XIIème et XIIIème siècles.

Les types de lyrisme sont :

1. le Lyrisme aristocratique - par les"Trouvères" qui sont de grands seigneurs ou des lettrés; les oeuvres des trouvères sont destinées aux cours des grands seigneurs et des rois et elles sont un ornement de la vie aristocratique.

2. la Chanson de toile - une transition entre le récit épique et la chanson où les femmes la chantaient en filant.

3. le Lyrisme courtois - le thème habituel est l'Amour courtois; l'amour célébré est avoué par la raison. La Dame, qui reste impersonnelle, est douée de toutes les vertus dans ces récits d'amour.

Les Chroniqueurs sont les"historiens" du XIIème et XIIIème siècles, (si on peut les comparer ainsi!). Ils racontent ce qu'ils ont fait ou ce qu'ils ont vu. Les deux principaux chroniqueurs sont Geoffroy de Villehardouin (1164-1213) et Jean de Joinville (1225-1317).

La poésie populaire se divise en deux périodes :

1. le Moyen Âge chevaleresque
2. le Moyen Âge populaire

La poésie populaire se divise aussi en diverses formes :

1. chanson lyrique - chansons à danser et chansons satiriques dont les Trouvères se sont inspirés, en y rayant le caractère populaire.
2. Satire - Ruteboeuf, poète; ses oeuvres satiriques - contre les moines Les Ordres de Paris, contre l'Université, contre l'Eglise La complainte de sainte Église, contre la société L'État du monde.
3. Fable - L'Ysopet de Marie de France (XIIème siècle).
4. Fabliaux- ce sont des"Contes à rires en vers", joyeux, satiriques, grossiers. Les principaux fabliaux : Les trois aveugles de Compiègne, le Vilain Mire, la Housse partie.
5. Roman de Renart - c'est une collection de récits dont les personnages sont des animaux (XIIème au XIVème siècles).

La littérature d'Eglise est aussi un genre de littérature du Moyen Age :

1. la prédication - au XIIème siècle : le recueil de Maurice de Sully; au XIIIème siècle : le latin macaronique (latin mêlé de français); et les contes dévots
2. les genres didactiques - caractère : l'allégorie#; bestiaires#, lapidaires#, volucraires#; images du monde; traités d'éducation; bibles et traités de morale; batailles et débats
3. le Roman de la Rose - les deux Romans celui de Guillaume de Lorris et celui de Jean de Meung.
***

le Moyen Age s'étend de la chute de l'Empire romain d'Occident jusqu'à la prise de Constantinople par les Turcs (1453). Ces dix siècles constituent l'âge intermédiaire entre l'Antiquité et les Temps modernes.

Mais notre Moyen Age littéraire n'a pas la même extension : la première oeuvre littéraire de notre langage La Cantilène (ou Séquence) de Sainte Eulalie date de la fin du IXe siècle seulement. D'autre part, la Renaissance s'épanouit relativement tard en France, si bien que le mouvement littéraire du Moyen Age se prolonge chez nous jusqu'à la fin du XVe siècle (...)

I) La chanson de geste

A. La technique littéraire
B. Les thèmes et l'idéologie
C. La chanson de Roland et autres chansons de geste


II) La littérature courtoise
A. Le lai

B. Le roman courtois

•Au XIIème siècle, la chevalerie se transforme en une classe héréditaire; elle tend à codifier ses règles de conduite et les Dames donnent le ton: au guerrier dont les Chansons de geste vantent les exploits tend à se substituer le chevalier des"romans" (en vers, parfois mêlés de prose) comme le Roman breton du roi Arthur et des Chevaliers de la Table ronde de Chrétien de Troyes.
Succède alors la Chanson d'Amour ou Fin Amor ou Amour courtois de la littérature médiévale du second âge feudal

III) La littérature satirique

A. Le roman de Renart
B. Les fabliaux
C. Le théâtre comique

IV) Le théâtre religieux

V) La poésie lyrique

A. La 1ère génération
B. Les grands héritiers d'Occitanie
C. Naissance lyrique de la langue d'Oïl
D. Les Rhétoriqueurs
E. Les Grands Rhétoriqueurs


VI) La littérature historique

A. Les mémoires de croisade
B. Autour de la guerre de 100 ans
C. Le 15e siècle


Trois courants principaux :

A : La littérature épique.
B: La littérature courtoise.
C : La littérature populaire.


LA LITTÉRATURE ÉPIQUE.

La chanson de geste :

Les chansons de gestes sont écrites en langue Romane et transmises oralement par les jongleurs, poètes de langue d’oïl.
Il s’agit de poèmes narratifs chantés qui célèbrent les exploits guerriers des héros des temps passés, on distingue trois cycles : celui de Charlemagne, celui de Guillaume et celui des barons révoltés.

Le thème majeur est la lutte des représentants du bien (les chevaliers chrétiens) contre les forces du mal (les païens qui doivent mourir ou se convertir).
Tout le monde connaît la chanson de Roland qui conte le retour de Charlemagne victorieux après une expédition militaire de sept années en Espagne.

LA LITTÉRATURE COURTOISE

La « fin’amor », qui signifie l’amour parfait et délicat, constitue le noyau central de la « courtoisie », c’est un art de vivre fondé sur la politesse, le raffinement, la générosité et la loyauté.
Liée à la vie de cour autour des grands seigneurs, la courtoisie est exaltée par les troubadours en langue d’oc et par les trouvères en langue d’oïl.

Le roman courtois :

Les plus connus sont Tristan et Iseut, le roman de la rose.

La poésie courtoise :

Elle est incarnée par Marie de France et par Rutebeuf, Marie de France fut la première femme écrivain en langue vulgaire.

LA LITTÉRATURE POPULAIRE

Loin des épopées héroïques et des raffinements chevaleresques, il existe aussi une littérature populaire, lyrique ou satirique, religieuse ou profane.

Le roman satirique :

Le roman de renard est une parodie de la chanson de geste épique et du roman courtois qui contient de violentes attaques contre les autorités politiques et religieuses.
Les fabliaux sont de brefs contes dont la grossièreté produit un effet comique, les personnages types sont le moine paillard, la jolie femme qui cocufie son vieux mari, le paysan rusé qui triomphe du chevalier ou du prêtre stupide.
Un des plus connus est Aucassin et Nicolette.

Le théâtre comique :

Le jeu de la feuillée (Adam de la Halle, vers 1276) est la première pièce de théâtre d’inspiration entièrement profane.
On peut citer encore, La farce de maître Pathelin (anonyme, vers 1465), La farce du cuvier (anonyme, vers 1450).

Le théâtre religieux :

Le théâtre religieux est très populaire au moyen âge sortant fréquemment des monastères pour se jouer dans la rue.

On distingue :

Le « jeu », dramatisation des principaux épisodes de la Bible, (le jeu d’Adam, anonyme vers 1160).
Le « miracle », dérive du jeu mais qui célèbre la vie des saints, (le miracle de Théophile, 1262 du jongleur Rutebeuf).
Le « mystère », très en vogue à la fin du moyen âge, il évoque la vie et la passion du Christ, (Le mystère de la passion, vers 1450, d’Arnoul Gréban, qui compte 35 000 vers).

La poésie :

La poésie lyrique des troubadours et des trouvères décline à partir du 12ème siècle, elle cède la place aux « dits », des poésies didactiques ou morales qui abordent tous les sujets.
Parallèlement se développe une nouvelle poésie lyrique, qui parle de l’individu et de l’angoisse qu’il éprouve devant les mutations de la société, (La complainte de Rutebeuf, vers 1261, qui conte la longue liste des malheurs subis par Rutebeuf).

On peut encore citer :

Charles d’Orléans, « prince poète » qui renonce aux luttes politiques pour s’adonner à la poésie dont il renouvelle le lyrisme amoureux (ballades, rondeaux).
François Villon, ancien voleur et assassin qui écrit des poésies lyriques empreintes de compassion pour les pauvres. En révolte conte la société et l’ordre établi, très loin de la thématique courtoise, il est hanté par le temps qui passe, la détresse et la faiblesse humaine, (ballade des pendus, ballade des dames du temps jadis,1462, le testament).

1 Comments:

Blogger L'Agaça said...

Les "troubadours" [trobadors] n'étaient pas français. Les trouvères -français- furent une copie postérieure comme les mannersingers allemands. Il est dommage que votre texte ne tienne pas compte de l'apport occitan -langue d'oc- pour la littérature française et européenne en langue française. Les philosophies gascons apportèrent plein de vocabulaire à la langue française et anglaise. Jacme [http://spaces.msn.com/jacmetolosa/blog/ ]

1:36 PM  

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